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Board of Directors
Phillippe E. Baumann, Chairman
Andrea Baumann Lustig, President
Roger R. Baumann
Nadine D. Grelsamer
Ivan L. Lustig
Nicole Montalette

A.R.I.F. L'Historique

Bien avant la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale, un groupe de réfugiés français à New York se penche sur les besoins et la reconstruction des institutions juives dans la France d'après-guerre. Le 6 décembre 1943, une réunion a lieu chez le baron Edouard de Rothschild, dont les participants sont :

  • Le Baron Edouard de Rothschild
  • Le Baron Robert de Rothschild
  • Simon Langer
  • Raymond Baumann
  • André Meyer
  • Edouard Weil
  • Lazare Blum

C'est à l'unanimité qu'ils décident de constituer une association dont le but sera de trouver des solutions aux divers problèmes concernant le judaïsme après la guerre en France et dans ses territoires d'outre-mer. L'association coopérera avec les associations américaines existantes ayant le même but. Les membres présents lors de la réunion décident de constituer le comité exécutif provisoire de l'association. Il sera fait appel à diverses personnalités françaises ou ayant vécu en France pour constituer un conseil d'administration. Sur une proposition du Baron Edouard de Rothschild, les buts à poursuivre par l'association sont ainsi déterminés : elle se consacrera à la reconstruction des communautés juives (personnel religieux, objets culturels, etc.), aux questions d'assistance en général et elle tâchera en particulier d’aider le judaïsme français dans son œuvre de reconstruction spirituelle. En mai 1944, l’association est formellement constituée ux Etats-Unis et reçoit, avant le mois d’octobre 1944, la confirmation de son statut fiscal d’exonération en tant que corporation religieuse de la part du département du Trésor des Etats Unis.

Le 6 Juin 1944, l'association adopte l’appellation « Association pour le Rétablissement des Institutions et œuvres Israélites en France (A.R.I.F.) ». Un conseil d'administration est immédiatement constitué, comprenant les membres suivants :

Président Baron Edouard de Rothschild
Vice-présidents
Baron Robert de Rothschild
Lazare Blum
André Meyer
Edmond Weil
Trésorier
Raymond Baumann
Secrétaire
Rabbi Simon Langer

En septembre 1944, Monsieur Hoppenot, représentant de la France à Washington, apporte son soutien officiel aux activités de l’A.R.I.F.dans une lettre dans laquelle il exprime au président de l’association sa reconnaissance quant à la création de l’A.R.I.F. En octobre 1944, les résultats du premier appel de fonds sont édifiants, ces derniers l’élevant à 23 000 dollars américains (l’équivalent de 2,8 millions de dollars aujourd’hui).

Il serait difficile, et plutôt fastidieux, d’énumérer, de citer et de féliciter, tous ceux qui, aux fils des ans ont, de près ou de loin, aidé l’A.R.I.F. à poursuivre son œuvre. Il nous semble en revanche intéressant de reproduire ci-dessous un texte qui nous permettra de nous replonger dans l'atmosphère qui régnait il y a un demi-siècle et de parcourir quelques pages de l'histoire de l’A.R.I.F, en revivant ainsi quelques passages de notre propre histoire. Les lignes suivantes sont extraites d'un rapport écrit en toute hâte par Madame Fanny Schwab, directrice des Œuvres d'aide sociale israélites auprès des populations repliées d'Alsace et de Lorraine, destiné à être remis à Monsieur Léon Meiss, Président du Consistoire Centrale des Israélites de France, avant son départ imminent pour les Etats-Unis:

« Décimés par la fusillade, le massacre et les déportations, ayant errés pendant des semaines dans les forêts ou s'étant camouflés dans des grottes et des huttes abandonnées sans la possibilité de se procurer une nourriture suffisante, toujours en proie à la peur épouvantable d'être décelés par les Allemands, nos corréligionnaires sont totalement appauvris. Un grand nombre de familles ayant été victimes des incendies ou du pillage systématique effectué par les hordes barbares, se trouvent devant le dénuement le plus complet. Des familles entières sont exterminées ou ont disparu. Nombreux sont les enfants sauvés grâce à l'action clandestine, la plupart de ces enfants sont aujourd'hui des orphelins. Nombreux sont les vieillards impotents ou les malades que les Huns modernes ont abandonnés à leur sort en emmenant les membres de la famille.
Un recensement est en train de se faire et d'ici un mois nous pourrons vous fournir des chiffres exacts.

Quels sont les besoins immédiats? Les juifs retournant en Alsace et en Lorraine se trouveront devant le vide. Il faudra non seulement les vêtir, les pourvoir de linge et d’articles de ménage sans parler des sommiers, matelas et « meubles » qui seront des caisses, mais les artisans et les commerçants solliciteront des prêts d'honneur pour s'établir, les enfants auront droit a une orientation professionnelle sérieuse. Nous comptons sur un retour de 15.000 juifs faisant appel à nous et nous envisageons un budget d'un million par département. Nous avons déjà pris contact avec les administrations et pouvoirs officiels afin de pouvoir intégrer nos assistances dans les équipes sociales qui seront envoyées sur place.
Une grande tâche sera à accomplir qui permettra après deux années de besogne stérile de faire un travail constructif et de redonner à une collectivité qui a affreusement souffert le goût au travail, la joie de vivre et la confiance dans un avenir meilleur.

Articles qu'il faudra pour la réinstallation en Alsace et en Lorraine

Couvertures, linge de ménage, de toutes sortes ; draps ; taies etc... literie ; tissus pour matelas du crin et de la laine ou des matelas tout faits ; articles de ménage tels que casseroles, marmites, bols, assiettes, couverts, lessiveuses, etc. Ce rapport est fait à la hâte à Paris quelques heures avant le départ de M. Meiss pour l'Amérique par Mlle Schwab, la Directrice des Œuvres d'Aide Sociale, le 8 novembre 1944. »

Après le départ à la retraite du Baron Edouard de Rothschild, d’autres personnes reprennent la direction de l’A.R.I.F., dont le baron Robert de Rothschild, M. René Sacerdote, la baronne Robert (Lucy) de Gunzburg et le rabbin Simon Langer. M. Philippe E. Baumann, dont le père Raymond Baumann était le premier trésorier de l’A.R.I.F., est devenu membre du comité exécutif en 1972 et, en 1987, étant donné la sante vacillante du rabbin Simon Langer, est élu président de l’association. C’est sous l’impulsion de M. Philippe Baumann, vice-président exécutif et directeur de Stralem & Co., société de gestion de fortune fondée en 1966 à New York, et membre de l'Union alsacienne à New York, que la structure de l’A.R.I.F est modernisée. Avant son décès en février 2012, M. Baumann se retire de sa fonction de président pour assumer celle de président du Conseil d’administration. Sa fille, Andrea Baumann Lustig est élue présidente de l’association, représentant ainsi la troisième génération active au sein de l’A.R.I.F. Mme Baumann Lustig est également vice-présidente de Stralem & Co. Le futur d'A.R.I.F. est donc assuré non seulement par des donations annuelles, mais aussi par l’engagement continu des familles qui ont donné vie a l’A.R.I.F.

L’A.R.I.F. a récemment participé, avec le World Monument Fund, à la reconstruction de la synagogue de Pfaffenhoffen en Alsace, monument de construction antérieure au XIXe siècle. Guidé par René Gutman, Grand Rabbin de Strasbourg, M. Baumann a d’ailleurs visité la ville durant les travaux de reconstruction. René Gutman, dont les recherches ont été soutenues par de nombreux dons de l’A.R.I.F. a été décoré de la Légion d'honneur en 2008.

Le soutien religieux, social et culturel apporté par l’A.R.I.F. depuis plus d'un demi-siècle en faveur du judaïsme français est toujours crucial. S’il est possible que l’association évolue au fil du temps, elle restera néanmoins fidèle à son but initial: exprimer son soutien aux œuvres et institutions juives en France.